Inde-Pakistan : la trêve vole en éclats quelques heures après sa signature

Conclu sous médiation américaine, le cessez-le-feu annoncé ce 10 mai entre l’Inde et le Pakistan n’aura duré que quelques heures. Des échanges de tirs et des frappes ont été signalés de part et d’autre de la frontière, ravivant les craintes d’escalade dans une région hautement militarisée et instable.

La situation entre l'Inde et le Pakistan a connu une autre escalade ce 10 mai 2025. Quelques heures seulement après l'annonce d'un cessez-le-feu immédiat, négocié sous médiation américaine, des violations ont été signalées, remettant en question la stabilité de l'accord.

Plus tôt dans la journée, le président américain Donald Trump avait annoncé un cessez-le-feu total entre l'Inde et le Pakistan qui devait entrer en vigueur à 17h00, heure locale. Malheureusement, la trêve a été de courte durée. Des explosions ont été rapportées à Srinagar et dans d'autres régions du Cachemire peu après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

L'Inde accuse le Pakistan d'avoir lancé des frappes de drones et des tirs d'artillerie, notamment dans les régions de Jammu et de Pathankot.

De son côté, le Pakistan affirme avoir réagi à des frappes de missiles indiens ayant visé au moins trois bases aériennes, dont celle de Nur Khan près d'Islamabad, causant des pertes civiles.

Nuit de chaos au Cachemire

À peine annoncé, le cessez-le-feu entre l’Inde et le Pakistan vole en éclats sur le terrain. Ce soir, la situation a basculé dans une phase critique.

À Srinagar, des explosions massives retentissent dans la capitale du Jammu-et-Cachemire. Des systèmes de défense aérienne indiens sont activés en pleine ville, comme le montre une vidéo publiée par le ministre en chef du gouvernement du Jammu-et-Cachemire, Omar Abdullah, qui déclare : « Ce n’est pas un cessez-le-feu ».

À Jammu : la ville est plongée dans l’obscurité. Selon l’agence ANI, il s’agit d’un blackout contrôlé ordonné par les autorités, en réponse à la situation militaire et à la menace de frappes.

Au Gujarat, plusieurs drones ont été repérés dans le district frontalier du Kutch, a confirmé Harsh Sanghavi, ministre de l’Intérieur de l’État. Des mesures de sécurité renforcées sont en cours, avec la mise en alerte des forces de défense.

Pendant ce temps, des mesures extrêmes sont en préparation : les autorités évoquent la mise en œuvre d’un blackout complet dans certaines régions, signe d'une alerte de niveau élevé, probablement en anticipation de frappes aériennes ou de nouvelles intrusions.

Risque d'escalade

Cette reprise des hostilités intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par l'attentat du 22 avril à Pahalgam, qui avait coûté la vie à 26 civils. L'Inde avait alors accusé des groupes militants soutenus par le Pakistan, ce que ce dernier nie. Les échanges de tirs et les frappes aériennes qui ont suivi ont ravivé les craintes d'un conflit majeur entre ces deux puissances nucléaires.